Grands projets : A quoi va ressembler le nouveau parc urbain Marcel Lods à Sotteville ?

C’est un projet d’une ampleur inédite à Sotteville. Mardi 28 janvier, une centaine d’habitants ont pu découvrir le plan guide du futur parc urbain Marcel Lods. Fruit d’une importante concertation citoyenne  - 2000 personnes tirées au sort sur les listes électorales et l’ensemble des riverains ont été invités - ce plan permet de découvrir les nouveaux usages, les nouvelles matières, la nouvelle végétalisation et les nouveaux cheminements de cet écrin de nature en cœur de ville.

Un parc ouvert, un parc vert

Peu de villes ont la chance de proposer un écrin de verdure en plein cœur d’agglomération. A Sotteville, le parc Marcel Lods, c’est 6 hectares piétonniers, entourés de deux groupes scolaires, qui s’offre à la vue de 1029 foyers, et potentiellement à la flânerie des 30 000 habitants de la commune. Potentiellement, car ce parc reste encore méconnu de l’ensemble des Sottevillais malgré sa haute valeur historique, environnementale et architecturale.

Pour l’ouvrir sur la ville, les habitants, accompagnés par les paysagistes Damien Durvie et Caroline Bouvard du collectif Arcade, ont proposé de revoir complètement les différentes entrées du parc en les ouvrant visuellement.

Côté rue Raspail par exemple, le parvis sera dégagé et arboré. Il sera composé d’un verger et de mobiliers urbains qui, en plus de sécuriser les abords de l’école Franklin-Raspail, seront de véritables invitations à entrer dans le parc.

Côté place de l’Hôtel de ville, là aussi, un lien fort sera créé à travers la végétalisation de l’espace. La traversée piétonne (coupée par les voies du métro et la rue Garibaldi) sera facilitée à travers la matérialisation du parvis. Six places de stationnements dont une place pour Personnes à mobilité réduite (PMR) seront conservées (lire plus bas le paragraphe Stationnement) ainsi que la desserte de l’école.

De l’autre côté, au nord, entre les écoles Renan et Michelet, l’allée centrale qui sépare l’élémentaire et la maternelle sera agrandie (surface multipliée par trois) et un alignement d’arbres à feuillage pourpre sera créé. Un parvis tout neuf sera réalisé pour desservir logiquement le gymnase et les écoles.

Côté rue Corneille, le patrimoine arboré sera conservé, le parvis totalement sécurisé, et l’entrée à l’école Renan se fera au pied de la fresque.

Du côté du Dauphiné, la problématique du stationnement a été intelligemment pensée. Une optimisation permettra de préserver les espaces arborés pour un cadre de vie agréable et sein, tout en permettant le stationnement, notamment des PMR, ainsi que la desserte ponctuelle en pied d’immeuble.

Un parc à vivre, pour toutes et tous 

La requalification de l’Espace Marcel Lods revêt de nombreux enjeux, à la fois en termes d’environnement, de cadre de vie, et de sécurité. Une des réponses communes à ces problématiques est l’appropriation du parc. Plus y aura de monde, plus il sera sûr. Pour qu’il y ait du monde, il faut qu’il soit visible, utile et beau.

La question des ambiances est donc centrale.

Concrètement, ce parc sera composé en son centre d’un jardin intimiste, floral et coloré, dédié à la détente et à la contemplation.  Vers le nord, les usagers profiteront d’un espace sportif avec plusieurs terrains multisports, des agrès, des points d’eau, des toilettes, et même une piste de course à pied.

Les enfants profiteront quant à eux d’une plaine de jeux en pelouse, de structures de jeux complémentaires à celles qu’ils connaitront dans leurs cours d’école.

Les abords de la salle Marcel Lods proposeront un espace dédié aux réunions, à la fête, avec des gradins créés en matières naturelles.

Au sud, vergers et potagers seront propices à la découverte de la nature en ville et à l’association entre voisins, pourquoi pas à travers le réseau des éco jardiniers ?

Autre point fort de ce plan guide : les cheminements. Véritables signatures de l’architecte Marcel Lods, certains sont repensés, tous repris, et d’autres créés en complément de la trame historique offrant des perspectives inédites, logiques, filantes et ouvrant sur l’extérieur.

Place de l'Histoire dans le futur parc Marcel Lods

Témoin architectural du sacrifice des Sottevillais, dont 561 ont perdus la vie dans la nuit du 18 au 19 avril 1944 lors des bombardements pour permettre le Débarquement en Normandie en coupant les voies de chemins de fers vers l’ouest aux Allemands, l’Histoire de ce lieu de mémoire sera mise en valeur à travers des panneaux d’information pédagogiques adaptés à tous les publics.

Stationnement, que disent les chiffres ?

80% de demandes des habitants, parfois contradictoires, ont pu être intégrées à ce plan guide. C’est un véritable tour de force sur un projet à 38 millions d’euros répartis sur 14 hectares au total.

Le stationnement a fait l’objet de beaucoup de discussions et, au fil des réunions de travail, les habitants et le cabinet paysagiste, ont réussi à préserver près de 60 places supplémentaires. Au total, grâce à une optimisation basées sur les usages – rien qu’au Flandres, plus de 100 places restaient systématiquement vacantes – seules 134 places sont supprimées. Cela représente 15% du total.

Par ailleurs, la Ville s’est engagée à renforcer la lutte contre les « voitures ventouses » grâce à la Police municipale (Nota bene : les habitants qui soupçonnent une voiture ventouse doivent en alerter la Police municipale afin qu’elle puisse prendre les mesures nécessaires à la fourniture des preuves d’abus de stationnement).

Des arbres, de l’eau et du mobilier urbain

Le parti pris paysager sera l’élément le plus visible de cette requalification. Environ 170 arbres seront renouvelés et les espèces végétales diversifiées. Au cœur du parc, la part belle sera donnée au sens à travers le choix de variétés colorées et olfactives. L’ensemble de ces paysages sera traité en gestion différenciée et sans produit phytosanitaire pour favoriser la biodiversité et prendre soin de la santé des enfants et des animaux qui investiront bientôt ces espaces.

Un miroir d’eau et des jeux de brumisation sur mât viendront régaler petits et grands en cas de forte chaleur l’été. Des bancs, dessinés par Marcel Lods lui-même et aujourd’hui disparus, seront recréés. L’ensemble des matières offriront un équilibre entre le béton et le bois.

Enfin, l’ambiance lumineuse viendra combler quelques points noirs et accompagner les nouveaux usages évoqués plus haut pour un confort d’utilisation toute l’année.