Portrait : Denise Lefrançois : une jeune centenaire Sottevillaise

Chaque jour, elle chante gaiement, cite des extraits de grands auteurs et compose des vers. Rayonnante, cette dynamique senior ensoleille la résidence autonomie Madeleine Riot. Rencontre avec une femme d’exception qui a coiffé de nombreuses Sottevillaises.

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Pleine d’entrain et de sagesse, la pétillante Denise ne fait vraiment pas son âge !

Bien installée dans l’appartement qu’elle a investi en février 2024, Denise propose un rocher au chocolat à tout visiteur gourmand.

« Je n’en mange pas, mais j’en ai toujours dans mon tiroir pour le plaisir d’offrir. »

Cette petite attention reflète sa personnalité généreuse qu’elle dévoile au fil de riches souvenirs.

Je suis bavarde et à 100 ans, on a des choses à raconter !

Quelques jours plus tôt, la charmante dame passait en effet le cap symbolique d’un siècle d’existence, entourée de résidents, de proches et d’élus au cours d’un après-midi festif.

Née en 1925, le 8 mars, une date célébrant désormais les droits des femmes dans le monde entier, Denise est arrivée à Sotteville à 8 ans au 51 rue Pierre-Jean de Béranger.

« Je suis venue habiter chez ma grand-mère suite au décès de ma mère, la plus grande blessure de ma vie. »

De la bienveillance

Elle garde de cette enfance sottevillaise une douce mélancolie.

« La vie était simple, sereine et pleine d’amour. Mon quartier était très animé. »

La guerre débuta. Denise connut des privations, mais évoque peu les troubles de cette période. Elle préfère vanter le mérite de son père qui organisa le ravitaillement à Saint-Étienne-du-Rouvray où il tenait une librairie. Elle racheta ensuite la maison de sa grand-mère pour y créer son salon de coiffure.

« C’était mon domicile et mon lieu de travail. Je coiffais uniquement les femmes. J’ai commencé sans rien et j’ai pu développer petit à petit mon activité. J’avais une clientèle ouvrière, surtout liée à l’usine Bertel. Je ne comptais pas mes heures et je me faisais un devoir d’être toujours de bonne humeur et à l’écoute, sans jamais juger. »

Carpe diem

Denise fonda son foyer avec un cheminot. Fine psychologue, elle mania les ciseaux et les mots pour embellir ses fidèles clientes jusqu’à sa retraite à 63 ans. Elle s’investit alors auprès d’enfants sans famille. Aimant la musique, la lecture et le contact humain, elle profite aujourd’hui de chaque instant.

« Mes mains sont moins habiles, elles ont beaucoup travaillé, mais j’ai la chance d’être en forme. Je n’ai pas de recette miracle : je pense juste qu’il ne faut jamais se lever du pied gauche. »

Et si le secret de la longévité, c’était tout simplement la joie de vivre ?

Une solide mémoire

Denise aime ponctuer ses propos avec des citations à méditer.

Ici du Voltaire :

« La politesse est à l’esprit ce que la grâce est au visage : de la bonté du cœur elle est la douce image. »

Là du François Andrieux :

« Vivre en soi, ce n'est rien ; il faut vivre en autrui. A qui puis-je être utile et agréable, aujourd'hui ? Voilà, chaque matin, ce qu'il faudrait se dire. »

D’où lui vient cette impressionnante mémoire ?

« Nous mangions surtout du poisson à l’époque, moins cher que la viande, et je continue de stimuler mon cerveau. »

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