Grands projets : Plan d'action pour l'égalité entre les femmes et les hommes à Sotteville.

L’égalité entre les femmes et les hommes, concrètement, qu’est ce que ça veut dire ? Le 17 octobre dernier, le Conseil municipal de la Ville de Sotteville-lès-Rouen a voté à l'unanimité un plan d’action pour l’égalité des genres. Fruit d’une grande concertation avec les Sottevillaises et les Sottevillais, il propose des actions concrètes dans six thématiques du quotidien ancrant le discours, la promesse, dans la réalité de chacune et de chacun.

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Transformer l’espace public, agir dès le plus jeune âge, développer une culture de l’égalité : sur quoi la Ville va-t-elle pouvoir agir pour changer les choses ?

En signant en décembre 2023 la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale, la Ville de Sotteville-lès-Rouen s’est engagée à produire un plan d’action et à le mettre en œuvre. Pour cela, une grande consultation a été lancée au printemps dernier auprès du grand public et des 600 agents de la Collectivité. Plus de 500 réponses ont été récoltées et analysées pour aboutir à un plan de lutte composé de 34 fiches-actions réparties en six thématiques du quotidien.

Agir de manière globale

Les propositions des Sottevillaises et des Sottevillais ont conforté l’intuition de l’équipe municipale : il faut agir de manière globale, transversale, coordonnée et intensive pour changer les choses. Qu’il s’agisse de culture, de sport, d’espace public, de solidarité, d’éducation, ou encore de ressources humaines (la Ville de Sotteville est un des plus grands employeurs du territoire) les inégalités liées au genre sont bien présentes et le plan d'action vise à les réduire au maximum.

Les propositions des Sottevillaises et des Sottevillais ont conforté l’intuition de l’équipe municipale : il faut agir de manière globale, transversale, coordonnée et intensive pour changer les choses. Qu’il s’agisse de culture, de sport, d’espace public, de solidarité, d’éducation, ou encore de ressources humaines (la Ville de Sotteville est un des plus grands employeurs du territoire) les inégalités liées au genre sont bien présentes et le plan d'action vise à les réduire au maximum.

Des symboles et des actes

La force du plan d’action pour l’égalité femmes-hommes de Sotteville se situe dans son approche à la fois culturelle, c’est-à-dire pour changer les mentalités, et à la fois très pratique, pour fournir les outils et les dispositifs indispensables aux habitantes et aux habitants, ainsi qu’aux associations de tous horizons.

Ainsi, ce plan d’action propose par exemple d’intégrer davantage d’auteures au répertoire musical du Conservatoire à rayonnement communal – parce que l’identification à de grandes figures féminines, ça fonctionne ! (voir ci-dessus Féminiser l’espace public).

Les petites filles de Sotteville doivent pouvoir s’identifier à des grandes figures féminines au quotidien. Aujourd’hui, seulement 30% des œuvres jouées au Conservatoire sont écrites par des femmes. Ce n’est pas représentatif.
Edwige Pannier, adjointe en charge de la Culture et de l’animation de la ville.

Parallèlement, ce plan d’action propose – parmi 33 autres initiatives – de recourir à l’application Umay, destinée à lever le sentiment d’insécurité dans l’espace public grâce à des dispositifs tels que le suivi de trajet par un proche ou encore la localisation de lieux-refuges (commerçants, bâtiments municipaux…).

Les retours des Sottevillaises et des Sottevillais étaient très clairs : il faut bien sûr agir sur les représentations, mais aussi aller dans le concret, dans le quotidien, dans le pratique. Cela se traduit par exemple par la mise en place d’une cellule d’écoute des victimes, des travaux d’aménagement des équipements sportifs, de la sensibilisation sur les violences faites aux femmes. C’est enfin, permettre à chaque Sottevillaise et à chaque Sottevillais de se déplacer librement et sans contrainte liée au genre sur l’ensemble de l’espace public communal.
Clément Théodore, adjoint en charge du commerce, de l’artisanat et de la ville inclusive.

Féminiser l’espace public : pourquoi ça marche ?

Depuis 2014, plus d’une trentaine de lieux publics (rues, espaces, résidences …) ont reçu des noms de femmes. On peut citer l'espace Constance Pascal, la prairie Valentine Allorge ou encore le skatepark Madeleine Larcheron. Nommer ainsi l’espace public, c’est permettre à toutes et tous de se l’approprier. Un espace public plus féminin permet de rééquilibrer la place des femmes dans le quotidien. A Sotteville, seuls 6% des rues portent des noms féminins. Ce n’est pas juste. Evoquer ainsi la possibilité, pour les filles, pour les femmes, d’être légitimes à donner son nom à une rue, c’est essentiel, c’est juste.
Alexis Ragache, maire de Sotteville-lès Rouen.

Au cœur de la maison commune

L’ensemble des actions décrites dans ce plan est accessible au public à tout moment sur le site internet de la Ville et fera l’objet d’un document imprimé.

il nous semblait important de symboliser la place que ce combat pour l’égalité doit désormais occuper dans la politique municipale, de mesurer l’avancée des projets et d’en rendre compte aux Sottevillaises et aux Sottevillais.
Alexis Ragache, maire de Sotteville-lès Rouen.

Ainsi, une structure de trois mètres sur deux occupe désormais l’accueil de l’Hôtel de ville pour que chacune et chacun puisse accéder au contenu
de ce plan d’action, vérifier les actions lancées et aussi contribuer à travers un espace d’expression libre. Cette structure sera déplacée en différents lieux publics tels que la Bibliothèque municipale, le stade Jean Adret ou encore les écoles.

Des mesures phares

Sotteville Magazine : Comment ce plan d’action a-t-il été élaboré ?

Clément Théodore : Avec l’équipe municipale, nous avons pu compter sur le savoir-faire des services municipaux pour extraire les principaux enseignements des 500 réponses reçues lors de la consultation de ce premier semestre. Pour chaque domaine, nous avons pu échanger avec les services concernés afin de concrétiser les axes formulés par les Sottevillaises et les Sottevillais. Avec Alexis Ragache, nous voulions que ce plan d’action soit le plus réaliste possible. Il propose ainsi des actions que nous allons pouvoir mettre en place très rapidement, d’autres qui devront se construire dans un temps plus long.

Sotteville Magazine : Parmi les 34 actions présentées dans le plan, quelles sont selon vous les plus importantes ?

Clément Théodore : Je dirais d’abord que la Ville de Sotteville, en tant qu’employeur, doit se montrer exemplaire. Avec le Maire et Pierre Carel, adjoint en charge du personnel, nous avons fait d'une priorité la formation des agents d’accueil à recueillir la parole des femmes et à les orienter efficacement selon leurs problématiques. Dès aujourd’hui, ces formations sont en place. Ensuite, nous sommes convaincus qu'il faut agir dès le plus jeune âge, sans idéologie. C’est pourquoi, l’égalité filles-garçons sera inscrite au cœur du projet éducatif des 0-25 ans. Dans cette même idée d’agir sur les consciences de chacune et de chacun, l’équipe municipale doit poursuivre la féminisation de l’espace public en concertation. Depuis 2014, déjà plus de 30 lieux publics ont reçu des noms de femmes illustres. Enfin, la lutte contre les violences liées au genre est une priorité. Pour cela, nous accentuons la prévention des violences intra-familiales et nous allons créer un réseau de personnes ressources dans les équipements sportifs municipaux notamment, afin qu’elles deviennent un premier relais fiable et sécurisé pour les femmes.

Une des premières actions du plan : le violentomètre

Le violentomètre sera visible dès la fin novembre. La Ville, en partenariat avec le collectif féministe rouennais #Nous Toutes et une dizaine de boulangeries sottevillaises, va fournir 15 000 sacs à pain sur lequel un violentomètre sera imprimé. Cet outil conçu par l’Observatoire des violences faites aux femmes de Seine- Saint-Denis et de Paris, l’association En Avant Toute(s) et la Mairie de Paris, permet de sensibiliser les femmes et les hommes aux violences conjugales à travers une jauge qui permet de « mesurer » si la relation amoureuse est basée sur le consentement et ne comporte pas de violences. Le violentomètre a fait ses preuves et s’inscrit dans une approche globale à la prévention des violences intrafamiliales inscrite au plan d’action de la Ville de Sotteville.